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mardi 5 octobre 2010

New York - Chelsea : Démesure et autres considérations

Si la crise semble encore présente à Montréal, clairement à New York, elle fait maintenant partie du passé. Un nombre impressionnant de galeries ont profité de la baisse des prix de l’immobilier (jusqu’à 25 % moins cher) pour déménager.
La galerie Lombard-Freid Projects, qui représente Michael Rakowitz, a vendu sa petite galerie du 2e étage pour un pignon sur rue de 3000 mètres carrés avec jardin!

La galerie David Zwriner ajoute à sa déjà immense galerie de 27 000 pieds carrés un nouvel espace de 38 000 pieds carrés. Il y a 2 ans, l’espace était en vente pour 20 millions AMÉRICAINS… deux ans et une crise économique plus tard, le galeriste l’a acheté pour 8 millions!

Le galeriste Gavin Brown a, de son côté, ajouté 10 000 pieds carrés à sa galerie en achetant l’espace à côté et Zach Feuer et CRG Gallery déménage dans l’ancien espace de la Dia Foundation for Arts* qui a du quitter son espace new-yorkais pendant la crise.

Les galeries d’art New Yorkaises semblent donc connaître leur plus grande migration depuis le déménagement massif de Soho à Chelsea et comme Marianne Boesky, propriétaire de Marianne Boesky Gallery, le dit si bien dans une entrevue récente Bloomberg, quand les choses vont mal, c’est le moment de prendre des risques pour être installé et prêt à se lancer dès la reprise!

* La fondation a toujours son espace à Beacon dans l’État de New York.

lundi 6 septembre 2010

Introduction

Comme toute initiative, la création de ce blogue est née d’une conjoncture d’événements. D’abord, il y a de cela un an, j’ai assisté à un atelier sur le marché de l’art qui m’a permis de découvrir l’incroyable collection de Giverny Capital aujourd’hui située dans l’ancien musée Marc-Aurèle Fortin dans le Vieux-Port de Montréal (J’espère avec impatience que le PDG de l’entreprise décidera d’ouvrir ses portes au grand public!). Ce rassemblement d’œuvres actuelles québécoises n’avait absolument rien à envier aux collections corporatives new-yorkaises, parisiennes ou berlinoises. J’ai été choquée de réaliser que Giverny Capitale était l’une des seules jeunes entreprises à investir ainsi en art contemporain au Québec et me suis demandé pourquoi si peu de compagnies en font autant?
La galerie pour laquelle je travaille organisait aussi pendant quelques années des SéminArts, des séminaires visant la vulgarisation de la pratique du collectionnement d’œuvres d’art. J’ai assisté à plusieurs de ces sessions, pour me rendre compte que beaucoup de jeunes professionnels n’osent pas collectionner, bien que l’idée leur semble séduisante. Cette peur vient du manque d’information, mais aussi de l’impression que l’art québécois ne vaut pas la peine d’être acheté, et que l’art vendu sur la scène internationale est nécessairement trop cher…
Mes discussions souvent polémiques avec ma collègue Anne-Marie, devenue très vite amie, sur la stagnation du marché et sur le rôle d’un état « employeur d’artiste » dans la circulation des œuvres ont aussi contribué à faire grandir mon intérêt face à ce marché et mon désir d’y participer… à ma façon!

À travers de blogue, je me lance donc à la découverte du marché de l’art tant québécois qu’international, en espérant participer à ma mesure, à ce que le premier devienne aussi le deuxième!

Artistes québécois et galeries parisiennes


Comme l’idée de faire ce blogue s’est concrétisée la veille d’un voyage à Paris, j’ai commencé mes recherches en essayant de trouver quels artistes québécois étaient représentés par des galeries parisiennes.

Après 5 jours de recherches pleines d’espoir à Paris, j’en suis venue à cette question :
Michel de Broin est-il le seul artiste québécois représenté à Paris?

Si Aleesa Cohene et Benny Nemerofsky ont vu leur travail présenté récemment chez Vanessa Quang, excellente galerie spécialisée en vidéo, l’exposition est le fruit du programme de commissariat de la galerie. Un intelligent programme qui ne cherche pas à vendre les œuvres présentées, mais à donner, le temps d’une expo, le droit de parole à un jeune commissaire et une légitimité autre que commerciale à la galerie.

L’exposition Emporte-moi/Sweep me off my feet de Nathalie de Blois, présentée d’abord au Musée National des beaux-arts de Québec, était aussi à l’affiche au MAC/VAL, un superbe musée dédié à l’art actuel en banlieue parisienne. David Altmejd, Ève K. Tremblay et Michel de Broin ont donc leur travail exposé en sol parisien. Or, si le premier est représenté par la célèbre Andrea Rosen Gallery à New York, la seconde est représentée à Berlin par la galerie Fischerundfischer… Bref, ni l’un ni l’autre ne semble avoir de galeristes français.

J’ai visité plusieurs galeries susceptibles de s’intéresser à l’art émergent d’outre-mer, regardé les CV de nos artistes et interrogé les responsables des résidences d’artistes de la Cité internationale des arts de Paris et rien…

Aucune de mes pistes, sauf celle de Michel de Broin, n’a été couronnée de succès.

Image : Michel de Broin, Révolutions, 2003, aluminium, 500 X 500 X 850 cm, Montréal, Québec.

Michel de Broin et la galerie Le Cabinet

Michel de Broin est donc représenté à Paris par une jeune galerie ouverte d’abord à Nice il y a 5 ans et à Paris il y a 1 an et demie. Composée d’une équipe dont la gentillesse et la disponibilité m’ont éblouie, la galerie Le Cabinet a des liens insoupçonnés avec Montréal!

Voici l’histoire de cette représentation que Julie, Bertrand et Benjamin ont bien voulu me conter :

Comme bien des histoires, celle-ci commence par une rencontre : celle de Bertrand, directeur de la galerie et Michel. La rencontre s’est fait à Montréal quelques années, dont je n’ai pas le droit de divulguer le nombre, auparavant, alors que Bertrand y était pour un échange étudiant.

Bertrand à l’époque n’a pas encore de galerie, mais se promet que le jour échéant, il signera Michel.
Aujourd’hui tête d’affiche de la galerie, Michel est, comme plusieurs le savent, de plus en plus populaire à Paris.
Sa boule miroir à facette, installée dans le jardin du Luxembourg, a fait fureur lors de la dernière Nuit blanche et la galerie Le Cabinet est aujourd’hui en pourparlers avec la ville de Nice pour l’installation d’un projet plutôt monumentale sur la Promenade des Anglais.*
Les grandes œuvres de Broin se vendent autour de 100 000 euros et ses plus petites, plus abordables, sont autour de 5 000 euros. Il existe toujours un marché pour les photographies de l’artiste qui documentent ses sculptures, mais la galerie a aussi pris le parti d’encourager le travail tridimensionnel et monumental de l’artiste.


Faits à noter :
La galerie Xippas, qui a présenté une œuvre de l’artiste lors de l’exposition Assises en 2009, a toujours l’œuvre en consigne. Ils peuvent donc en conclure la vente.
La galerie Toni Tapiès représente l’artiste à Barcelone. Si l’artiste n’est représenté par aucune autre galerie, ni l’une ni l’autre n’a l’exclusivité sur son travail.


* Pour la célébration du 150e anniversaire de l’union du conté de Nice à la France, la ville de Nice agrandit sa collection d’art public. L’œuvre de Michel de Broin, si elle est réalisée, pourrait donc côtoyer celle de vedettes de l’art contemporain telles que le Barcelonais Jaume Plensa.